6 méthodes pour réduire les commissions cartes dans l’hôtellerie
Les commissions carte bancaire représentent aujourd’hui jusqu’à 3 % du chiffre d’affaires d’un établissement hôtelier indépendant selon la Fédération FAGIHT (rapport 2025). À l’échelle d’un hôtel de 80 chambres vendant 2 M€ par an, ce sont 60 000 € qui partent directement dans les poches des banques et des réseaux carte. Bonne nouvelle : une partie de ces coûts n’est pas gravée dans le marbre. En optimisant les flux d’encaissement et la relation avec votre acquéreur, il est réaliste de réduire la facture de 20 à 40 % en moins de douze mois. Voici six méthodes éprouvées – et souvent complémentaires – pour y parvenir.

1. Basculer du tarif « blended » à l’Interchange++
Beaucoup d’hôtels paient encore un taux fixe (ex. 1,6 % + 0,10 €) négocié il y a plusieurs années. Or, depuis le règlement européen IFR (2015/751), l’interchange est plafonné à 0,3 % pour le crédit et 0,2 % pour le débit au sein de l’EEE ; la marge réelle de l’acquéreur se niche donc dans le surplus.
- Demandez à votre banque ou PSP de passer en modèle Interchange++ (I++). Vous verrez alors de façon transparente : interchange réglementé + frais schéma (scheme fees) + marge acquéreur.
- Dans l’hôtellerie, ce simple switch fait généralement passer le coût effectif à 0,7 – 1 % pour les cartes européennes grand public.
- Vérifiez que l’acquéreur n’ajoute pas une « frais de marque » déguisé ou un mark-up sur les cartes domestiques.
| Modèle de tarification | Transparence | Coût moyen cartes UE* | Économies potentielles |
|---|---|---|---|
| Blended 2022 (exemple) | ❌ | 1,60 % | — |
| Interchange++ 2025 | ✅ | 0,92 % | −43 % |
*Hôtel 2 M€ CA, mix 70 % débit, 25 % crédit, 5 % AmEx.
2. Orienter les clients vers les moyens de paiement les moins coûteux
Les commissions ne sont pas figées ; elles dépendent du type de carte et du canal. Trois leviers simples :
- Proposer le paiement par carte de débit (Visa Debit, Mastercard Debit) comme option par défaut sur votre moteur de réservation, car l’interchange y est inférieur.
- Activer un lien de paiement par virement instantané SEPA ou open banking pour les séjours non flexibles. Le coût se limite alors à quelques centimes et le règlement est irrévocable. L’A/B test mené par Elia Pay sur 43 agences (2025) a montré un gain de marge de +0,5 pt sans impact négatif sur la conversion Lire l’étude.
- Désactiver par défaut les cartes premium hors EEE (World Elite, Corporate US) sur les tarifs promotionnels. Pour les réservations entreprises, prévoyez un supplément ou négociez un prix net.
3. Mutualiser vos volumes auprès d’un PSP vertical tourisme
Les plateformes spécialisées « travel & hospitality » mutualisent le risque et le volume auprès des réseaux. Elles peuvent donc renégocier à la baisse les frais schéma et l’évaluation du risque :
- Consolidation : vos 2 M€ de transactions rejoignent plusieurs centaines de millions d’euros, levier de négociation puissant.
- Routage intelligent : le PSP identifie en temps réel la banque émettrice et dirige la transaction vers l’acquéreur le moins cher (smart routing).
- Services inclus : reporting BSP/IATA, pré-autorisation longue durée, clôture automatique.
Un comparatif actualisé figure dans notre article « Comparatif 2025 des plateformes de paiement dédiées au secteur touristique ».
4. Sécuriser les transactions avec la tokenisation réseau et 3-D Secure 2
Les transactions jugées « faible risque » sont facturées moins cher par les schémas internationaux. Depuis 2021, Visa et Mastercard appliquent en Europe des remises de 2 à 4 points base lorsque :
- la carte est tokenisée (network tokenization),
- l’authentification est réalisée en 3-D Secure 2 frictionless ou challenge passé,
- l’acquéreur fournit des données enrichies (MCC 7011, code pays hôtel, dates de séjour…)
Résultat : double bénéfice. Moins de rétrofacturations (économies annexes) et commission inférieure.
Pour aller plus loin, consultez « Pourquoi la tokenisation est l’avenir du paiement hôtelier ».
5. Optimiser la gestion des cautions et pré-autorisations
Multiplier les transactions carte (caution, no-show, top-up) gonfle artificiellement la facture :
- Utilisez la pré-autorisation dynamique : une seule demande initiale couvrant le séjour + extras. Les montants inutilisés sont libérés automatiquement à la clôture.
- Convertissez la pré-autorisation en débit différé au check-out pour éviter un mouvement supplémentaire.
- Paramétrez des règles automatiques dans votre PMS ou via API pour ajuster le plafond en cas d’extension de séjour.
Moins de mouvements = moins de commissions fixes et moins de litiges.
6. Compenser le coût d’acceptation grâce aux cartes virtuelles et au cashback fournisseur
Même après optimisation, il restera un « noyau incompressible » de commissions. Vous pouvez toutefois les neutraliser en générant du cashback sur vos propres dépenses :
- Payez fournisseurs (OTA, centrales de réservation, conciergerie) avec des cartes virtuelles B2B comme celles proposées par Elia Pay ; vous récupérez jusqu’à 1 % de cashback.
- Affectez une carte à usage unique par réservation fournisseur : rapprochement comptable automatique et risque de fraude réduit.
- Les gains s’imputent directement sur le compte charges financières, compensant une partie des frais d’encaissement côté client.
Le cas d’usage de l’agence Azur World Travel qui a économisé 20 000 € en un an illustre bien la logique Lire l’étude.

Passer à l’action : plan 90 jours
- Semaine 1 : extraire les rapports d’encaissement 12 mois, ventiler par type de carte, canal et pays.
- Semaine 2 – 4 : lancer un appel d’offres PSP en exigeant la grille Interchange++ détaillée.
- Mois 2 : activer la tokenisation réseau et 3-D Secure 2 sur le moteur de réservation, former la réception.
- Mois 3 : déployer les liens de paiement virement instantané pour les réservations non annulables et les groupes.
- Mois 3 : ouvrir un compte Elia Pay, créer vos premières cartes virtuelles fournisseurs et mesurer le cashback généré.
En appliquant ce plan, la plupart des hôteliers constatent une réduction nette de 0,4 à 0,8 pt sur le taux de commission global en moins d’un an – soit 8 000 € à 16 000 € d’économies pour chaque million de chiffre d’affaires.
Conclusion
La pression sur les marges est forte dans l’hôtellerie indépendante, mais les commissions cartes ne sont plus une fatalité. En combinant modèles tarifaires transparents, routage intelligent, sécurisation 3-DS 2 et tokenisation, plus une stratégie active de cashback sur les achats fournisseurs, vous pouvez reprendre le contrôle de vos coûts de paiement. Les équipes d’Elia Pay accompagnent déjà plus de 120 acteurs du tourisme dans cette démarche.
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